Mon premier emploi a été à de l’Écomusée de la Bresse bourguignonne, en tant que médiatrice culturelle. Dominique Rivière, alors directeur et conservateur de la structure, m’a initiée au travail d’inventaire des collections ; s’ajoutait à cela le récolement, le montage d’expositions et la rédaction des outils de médiation (cartels, journaux d’expositions, scénographie, articles divers, etc.).
Le travail d’inventaire au sein d’un écomusée demandant une bonne connaissance des objets d’arts et traditions populaires, de métiers et des outils, ouvrages spécialisés et encyclopédies m’étaient d’un grand secours. Mais parfois, cela ne suffisait pas…
Ainsi, un jour, je trouve sur mon bureau un petit morceau de bois, sorte de carrelet, poli, présentant à chaque extrémité un renflement. Je cherche, consulte divers ouvrages mais ne vois pas à quel domaine rattacher cet objet qui, par ailleurs, présente quelques creux sur le corps. À force de le manipuler, je le prends et pose mes doigts à la place des creux : c’est ainsi que je m’aperçois que ce sont en fait des traces d’usure. D’où le polissage présent sur cet objet. Je comprends alors que ce dernier devait être tenu fermement et servir à marquer…
Il s’agissait en fait d’un formoir de bourrelier permettant de tracer des lignes en creux avant découpe ou décor sur le cuir.
Parmi les centaines d’objets que j’ai inventoriés durant ces années, ce formoir est celui qui m’a le plus marquée : à force d’utilisation, son usage faisait corps avec lui…